CHERCHER L’INSPIRATION OUTRE-ATLANTIQUE

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Pierre Bonneau, Directeur des Affaires Commerciales et Sportives du Boulazac Basket Dordogne, est parti observer ce qui se pratique outre-atlantique, en matière de marketing sportif et organisationnel. En compagnie de son ami et confrère Karim Houari, Stadium Manager au Stade Rennais, il s’est rendu dans l’United Center des Chicago Bulls et au BMO Harris Bradley Center des Milwaukee Bucks.

Quelles sont tes premières impressions concernant l’atmosphère d’une Arena NBA ?

P.B. C’est un autre monde par rapport à ce qui peut se passer en France. Bien évidemment,  il ne faut pas comparer avec les outils – je parle des salles, des infrastructures – dont nous disposons en France. Mais malgré tout, c’est la démesure américaine, c’est l’excellence en terme de sport et de show.

La première impression, c’est ça : on arrive pour un spectacle dans un espace colossal, puisque les salles font plus de 20 000 places, mais surtout, tout est pensé pour que le spectateur passe un très très bon moment autour d’un match de basket.

Décris nous l’expérience que vit le public.

P.B. Tout d’abord, il ne faut pas négliger le rôle social de la salle NBA dans la culture américaine. C’est vraiment l’endroit où les gens se retrouvent après le travail. Les américains partent peu en vacances, par contre, quand il y a des spectacles sportifs, ils viennent, ils viennent très tôt, ils se donnent rendez-vous et ils passent de nombreuses heures dans cette salle, autour du match de basket, avec leurs amis, leurs enfants, … Ils s’identifient complètement au club qu’ils supportent. C’est ce qu’il y a de plus marquant par rapport à ce qu’on voit ici en France. Et tout est fait pour qu’ils passent un bon moment : l’accueil, les animations, la nourriture, les boissons. Tout est optimisé pour que le public consomme à l’extrême, pendant les 3h00 ou 3h30 que dure le match.

On imagine que le spectacle est différent de ce qu’on voit en France. Qu’est ce qui t’as le plus frappé ?

P.B. Optimisation des temps-morts. J’ai eu la chance d’assister à deux matchs : à Milwaukee où le score était très serré et où les fans vibraient derrière leur équipe, et à Chicago, où malgré une grosse avance pour l’adversaire dès le 1QT, le public n’a jamais cessé d’être derrière son équipe.

On dissocie vraiment le match et le show, l’évènement autour du spectacle sportif. L’attention du spectateur est captée à chaque instant par des animations, de la musique, de la danse, des pompom girls, la mascotte, des écrans géants, des chauffeurs de salle, … On ne voit pas passer les 3h30. De gros moyens sont mis en place pour que le spectateur ne s’ennuie pas et passe une bonne soirée, que son équipe gagne de 30 points, que le match soit serré, ou même en cas de défaite de 20 ou 25 points.

Le résultat n’influe pas sur l’organisation. Tout est fait pour que le public passe un bon moment, et aie envie de revenir.

Quels sont les gros plus des animations américaines par rapport à ce qu’on peut observer dans nos salles.

P.B. Des moyens mis en place, du personnel, des réflexions sur le spectacle, et la volonté de satisfaire le public. Nous avons eu la chance d’être accueilli par un membre du staff à Milwaukee, qui nous a fait entrer dans les coulisses : l’occasion d’en prendre plein les yeux !

Le merchandising aussi est quelque chose de colossal aux États-Unis, avec des boutiques réparties tout autour de la salle. Des maillots, des casquettes, de quoi satisfaire les goûts du spectateur américain qui adore porter les couleurs de son équipe ! On doit être en mesure de proposer des outils d’identification à notre public qui en est friand et qui ne demande que ça.

 Tout n’est pas adaptable aux salles du basket français, mais il y a des idées qui sont répliquables ici, avec nos moyens, avec notre outil de travail qu’est le Palio, avec les contraintes qui nous sont imposées. Sans engager les moyens pharaoniques de la NBA, il est possible de créer à Boulazac un univers sans commune mesure avec ce que nous connaissons aujourd’hui. L’idée, c’était de voir ce qui se passe là-bas, afin de progresser, que notre public, nos supporters voient évoluer les prestations que nous leur proposons : boissons, nourriture, …

Le marketing sportif est très différent de ce que nous connaissons. Que souhaite-tu importer ?

P.B. C’est ce que j’évoquais. Nous souhaitons vraiment que le club évolue sur ce plan, pas à pas. Nous souhaitons toujours proposer des petits plus, que le grand public, les partenaires puissent voir d’année en année que la cellule commerciale et marketing travaille, indépendamment de l’aspect sportif, pour donner plus de satisfaction à chacun. J’ai vraiment envie que les gens aient envie de rester plus longtemps au Palio, d’arriver plus tôt et de partir plus tard, de profiter, de partager en compagnie des amis avec lesquels ils sont venus. Il faut leur donner les moyens de vivre ces moments-là.

Boulazac est la 4ème ou 5ème affluence de Jeep ® ÉLITE : 4500 spectateurs de moyenne par match ! Le club doit surfer la vague de ce bel engouement pour le basket en Dordogne ! Que ce soit le fan présent depuis 10 ans ou le profane qui vient voir un match car nous sommes dans l’élite, nous devons satisfaire notre public et lui donner envie de revenir.